mardi 8 décembre 2009

wednesday december 2nd - claude

Aujourd'hui c'est mercredi, c'est à mon tour, ça je le saurais un peu plus tard Claude doit parler aujourd'hui, et aujourd'hui je me souviens qu'il ne fait pas particulièrement beau, que c'est notre premier jour, notre premier rendez-vous.
Oui, quelqu'un disait que l'amour est partout... ah bon? peut être, non, ici c'est un "rendez-vous" avec l'accent français en français, et puis c'est le premier voyage de Frida la truckeuse, au volant, nous derrière, les poules on est contentes, on compatit. On ferme la maison, on est at home, et on rejoint notre autre at home.
Avant de fermer la maison, on s'est réveillées pleines de rêves oubliés et à venir, le nez dans le petit légume, je fais une soupe, oui, c'est ça, je prépare une soupe orange pour watermill. Alors nous fermons la porte, la clé sous la pierre, et on ouvre la bouche, devant le paysage de nuit dévoilé le jour. Il s'agit de s'installer.
Avec Sherry, c'est une équipe de femmes qui gère le matos, aujourd'hui. Les bureaux assemblés, on les démonte et on les bouge, un travail d'équipe, Sherry dira (je traduis) "c'est beaucoup plus efficace qu'avec une équipe de mec, où chacun donne son avis, parce que chacun a la meilleure solution". Nous on apprécie. David est obsédé par la chaise, ça le suivra un certain temps, et les vases Ming de douze mille ans d'âge, pardonnez ma mémoire imprécise, si c'est pas Ming, c'est un autre, c'est des autres plus vieux ou plus récents d'ici ou d'ailleurs, nos êtres archaïques, j'aime ça, alors on en laisse on en déplace, c'est plus ou moins lourd, voilà.
On fait du vide et on s'étale. On est bien loin du white cube, la baie vitrée nous ramène à fleur de rétine la forêt d'hiver, et son flot de lumière qui nous fait encore ouvrir la bouche, et absorber encore un peu d'air. L'impatience de la connection monte, connection, le net, le réseau, l'autre là-bas, et les autres, en face en raccourcit, alors on tape sur la machine et on lit en abrégé, on prend l'information, on est un peu ici un peu ailleurs un peu partout, et on regarde dans un souffle autour et on replonge dans la lumière un peu bleue et le son est installé et on étale notre plan vide et on vient y ajouter, on vient dire, annoncer nos plans, tout cela nous voulons : new folk, new freedom, new woman... excroissance

Frida lit une trentaine de pages tirées de la conférence d'un illustre bonhomme, il y a de cela quelques bonnes dizaines d'années, alors j'écoute inspirée, critique, retournant ma pensée, dérivant, comprenant, m'échappant, décomprenant, le folklore populaire, le folklore ouvrier, bourgeois, le savoir de la tradition, le mouvement dans le temps, dans le vivant de ces définitions, temporelles, complètement temporelles, décrivant une pensée d'un moment, un document.

Oui nous avons certainement mangé à un moment la soupe orange.
On a un concert, version courte vendredi, qu'est-ce qu'on fait, qu'est-ce qu'on a, on s'accorde : Animals, La Consanguinité, Jim, Dalkonshield, Balls, Femmes, quelques traductions, quelques discours... j'erre et la nuit est déjà tombée depuis longtemps, l'air est cotonneux depuis notre arrivée.
Dehors, les mythes du film américain continuent leurs actions, en terme de tension dramatique, le capitaine aime ça, il est tard, on rentre.

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